« On atteint (…) le sommet de l’arbitraire et de l’injustice lorsque certaines personnes, médecins ou législateurs, s’arrogent le pouvoir de décider qui doit vivre et qui doit mourir. Cela reproduit la tentation de l’Eden : devenir comme Dieu, « connaître le bien et le mal » (cf. Gn 3, 5). Mais Dieu seul a le pouvoir de faire mourir et de faire vivre : « C’est moi qui fais mourir et qui fais vivre » (Dt 32, 39; cf. 2 R 5, 7; 1 S 2, 6). Il fait toujours usage de ce pouvoir selon un dessein de sagesse et d’amour, et seulement ainsi. Quand l’homme usurpe ce pouvoir, dominé par une logique insensée et égoïste, l’usage qu’il en fait le conduit inévitablement à l’injustice et à la mort. La vie du plus faible est alors mise entre les mains du plus fort ; dans la société, on perd le sens de la justice et l’on mine à sa racine la confiance mutuelle, fondement de tout rapport vrai entre les personnes. » (Encyclique Evangelium Vitae, 25.03.1995)
« Quand fait défaut la référence au message salvifique de la foi et de l’espérance et, par conséquent, que l’appel de la charité se relâche, on fait place à des principes pragmatiques et utilitaristes qui arrivent à théoriser comme logique et même justifiable la suppression de la vie, si celle-ci est estimée être un fardeau pour soi-même ou pour les autres. Poussée par certaines idéologies, amplifiées par les mass média, l’opinion publique risque, ainsi, de tolérer ou, carrément, de justifier des comportements éthiques en nette opposition avec la dignité de la personne : que l’on pense, par exemple, à l’avortement, à l’euthanasie précoce des nouveau-nés, au suicide, à l’euthanasie terminale (…). Devant des situations particulièrement dramatiques et déconcertantes, les croyants aussi pourraient demeurer perplexes, s’ils venaient à manquer de points de repères solides et convaincants. Combien il est donc nécessaire de former les consciences selon la doctrine chrétienne, en évitant des opinions floues et en donnant des réponses appropriées aux doutes insidieux, en affrontant et en résolvant les problèmes avec une référence constante au Christ et au magistère de l’Eglise (…) valable aujourd’hui comme hier. La vie est un don du Créateur (…) elle doit être accueillie, respectée et promue par tous les moyens, et défendue de toute menace. » (Discours, 17.03.1992)
« (…) les objectifs de la justice dans le monde moderne semblent mieux servis si l’on évite le recours à la peine de mort. « Une société moderne dispose des possibilités de réprimer efficacement le crime de sorte que, tout en rendant inoffensif celui qui l’a commis, on ne lui ôte pas définitivement la possibilité de se racheter » (Lettre encyclique Evangelium vitae, n. 27). Si les sociétés civiles ont le devoir d’être justes, elles ont aussi l’obligation de faire preuve de miséricorde. » (Discours, 19.04.2004)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
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