Karol le poète

Karol le poète

Depuis son plus jeune âge, Karol aime la poésie et récite des vers par cœur. Ayant grandi, il écrit lui-même des poèmes, dont un dédié à sa maman décédée.

Karol a été initié à la poésie dès sa plus tendre enfance, par son papa qui lui lisait les œuvres des grands poètes polonais. En grandissant, il les lisait tout seul avec avidité. Il a toujours aimé les apprendre par cœur et les réciter. Maintenant adulte, il écrit des poèmes et en lit à des soirées avec d’autres étudiants et amis, comme son recueil de « Ballades des Beskides », dans le style des ballades populaires de montagne de l’époque, avec quelques réflexions religieuses.

Il écrit aussi un poème, dédié à sa maman, dévoilant combien il souffre encore de leur séparation si précoce :

« Sur la pierre blanche de Ta tombe
Fleurissent les fleurs blanches de la vie.
Tant d’années déjà sans Toi,
Et quelles années ?

Sur la pierre blanche de Ta tombe
Refermée depuis tant d’années,
A surgi comme une ombre,
Celle de la mort incompréhensible.

Sur la pierre blanche de Ta tombe
Ô ma Mère, Amour disparu,
En signe de tendresse filiale,
Cette simple prière : Repose éternellement en paix. » (OEU PT)

Ce poème sera utilisé comme dédicace de sa première œuvre connue, aussi écrite dans les premiers mois de 1939, le « Psautier de la Renaissance, Livre slave », célébrant « la pérennité entre la Pologne d’antan et la Pologne chrétienne, et se manifestant dans la vie, dans la littérature et dans la foi. » (LIV DL)

David en est un des personnages centraux. En fait partie le poème « Magnificat », hymne chantant la gloire de Dieu, les merveilles de la Création, le don de la poésie, la joie d’être slave.

« Exalte, mon âme, la gloire du Seigneur,
Père d’immense Poésie – si bon.

(…) Me voici, je remplis jusqu’au bord le calice avec le jus de la vigne,
Dans Ton banquet céleste – moi, Ton serviteur priant –
Reconnaissant car mystérieusement Tu rendis ma jeunesse angélique,
Parce que d’un tronc de tilleul tu sculptas une forme robuste.

(…) me voici, je suis une jeune crête rocheuse des monts Tatras.

(…) Seigneur, sème généreusement Ta terre,
Qu’elle devienne un champ de seigle, une forêt de sapins,
Ma jeunesse poussée par la nostalgie, par la vie. » (OEU TL)

La vie de Karol est plus légère. Il vit volontiers dans l’animation de Cracovie, avec ses échoppes et petits commerces ambulants, ses brasseries, ses terrasses et ses théâtres. Il côtoie avec joie ses camarades étudiants. Il est particulièrement pauvre par rapport aux autres, habillé très simplement et de manière trop modeste pour la ville, mais ceci ne gêne personne, du moment qu’il est très sociable, drôle et a des conversations intéressantes. Il visite les lieux culturels de Cracovie et va aux concerts dans les palais baroques. Sa fibre artistique ne fait que se développer.

Il se lie d’amitié avec un jeune poète, Juliusz Kydrinsky, avec qui il discute pendant des heures de l’âme slave et de la poésie polonaise. Ce jeune poète, issu d’une famille aisée, le recommande à des amis de ses parents, les Szkocki, qui organisent des rencontres avec des poètes, des musiciens, des interprètes lyriques, des comédiens. Karol se plaît beaucoup au milieu de ces gens et surnomme affectueusement Madame Szkocki « grand-maman ». Parfois, c’est lui qui récite un poème d’un grand auteur polonais, et ceci plaît énormément aux personnes présentes.

Il participe à la rédaction de Nasz Wyraz, le mensuel littéraire et artistique de l’université Jagellon. Il travaille également, comme apprenti cuisinier sur un chantier, car la retraite de son papa ne suffit pas à subvenir à leurs besoins.

Il ne cache pas sa piété et ses visites aux églises. Il va tous les vendredis au Wawel, où il rencontre son confesseur et directeur spirituel, le Père Figlewicz. Là il peut se confesser, participer à la Messe et discuter de la vie quotidienne et de la vie spirituelle. Une des principales leçons que lui enseigne ce prêtre est justement de pratiquer la vie spirituelle dans toutes les circonstances de la vie, de tout vivre avec Dieu.


Références :
L’enfance de Jean-Paul II, Alain Vircondelet, Editions Artège, 2015
Pope John Paul II, The biography, Tad Szulc, Scribner, 1995
OEU PT : Poèmes, théâtre, écrits sur le théâtre, Karol Wojtyla, Editions Cana/Cerf, 1998
LIV DL : Dans le secret du Vatican. Le récit d’une amitié qui a radicalement changé les relations entre catholiques et juifs, Darcy O’Brien, Editions Fides 1999
OEU TL : Tutte le opere letterarie, Karol Wojtyla, Editrice Bompiani, 2001

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