« (…) la véritable compassion promeut tout effort raisonnable pour favoriser la guérison du patient. Dans le même temps, elle aide à s’arrêter lorsqu’aucune action n’apparaît désormais utile à cette fin. Le refus de l’acharnement thérapeutique n’est pas un refus du patient et de sa vie. En effet, l’objet de la délibération sur l’opportunité de commencer ou de poursuivre une pratique thérapeutique, n’est pas la valeur de la vie du patient, mais la valeur de l’intervention médicale sur le patient. L’éventuelle décision d’entreprendre ou d’interrompre une thérapie sera considérée comme éthiquement correcte si elle apparaît inefficace ou clairement disproportionnée par rapport à l’objectif de défendre la vie ou de recouvrer la santé. Le refus de l’acharnement thérapeutique est donc une expression du respect que l’on doit à tout moment au patient. Ce sera précisément ce sens de respect bienveillant qui aidera à accompagner le patient jusqu’à la fin, en mettant en acte toutes les actions et les attentions possibles pour diminuer ses souffrances et favoriser, dans la dernière partie de son existence terrestre, une vie qui soit aussi sereine que possible, et qui dispose son âme à la rencontre avec le Père céleste. » (Discours, 12.11.2004)
« Il faut distinguer de l’euthanasie la décision de renoncer à ce qu’on appelle l’ « acharnement thérapeutique », c’est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu’elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l’on pourrait espérer ou encore parce qu’elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. (…) Il est certain que l’obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes ; c’est-à-dire qu’il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie ; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort. Dans la médecine moderne, ce qu’on appelle les « soins palliatifs » prend une particulière importance ; ces soins sont destinés à rendre la souffrance plus supportable dans la phase finale de la maladie et à rendre possible en même temps pour le patient un accompagnement humain approprié. (…) Toutefois, « il ne faut pas, sans raisons graves, priver le mourant de la conscience de soi » (Discours, Pie XII, 24.02.1957) : à l’approche de la mort, les hommes doivent être en mesure de pouvoir satisfaire à leurs obligations morales et familiales, et ils doivent surtout pouvoir se préparer en pleine conscience à leur rencontre définitive avec Dieu. » (Encyclique Evangelium Vitae, 25.03.1995)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
Menu