« Toujours dans le même contexte culturel, le corps n’est plus perçu comme une réalité spécifiquement personnelle, signe et lieu de la relation avec les autres, avec Dieu et avec le monde. Il est réduit à sa pure matérialité, il n’est rien d’autre qu’un ensemble d’organes, de fonctions et d’énergies à employer suivant les seuls critères du plaisir et de l’efficacité. En conséquence, la sexualité, elle aussi, est dépersonnalisée et exploitée : au lieu d’être signe, lieu et langage de l’amour, c’est-à-dire du don de soi et de l’accueil de l’autre dans toute la richesse de la personne, elle devient toujours davantage occasion et instrument d’affirmation du moi et de satisfaction égoïste des désirs et des instincts. C’est ainsi qu’est déformé et altéré le contenu originaire de la sexualité humaine ; les deux significations, union et procréation, inhérentes à la nature même de l’acte conjugal sont artificiellement disjointes ; de cette manière, on fausse l’union et l’on soumet la fécondité à l’arbitraire de l’homme et de la femme. La procréation devient alors l’ « ennemi » à éviter dans l’exercice de la sexualité (…). » (Encyclique Evangelium Vitae, 25.03.1995)
« (…) la sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre par les actes propres et exclusifs des époux, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort. La donation physique totale serait un mensonge si elle n’était pas le signe et le fruit d’une donation personnelle totale, dans laquelle toute la personne, jusqu’en sa dimension temporelle, est présente. Si on se réserve quoi que ce soit, ou la possibilité d’en décider autrement pour l’avenir, cela cesse déjà d’être un don total. (…) Le « lieu » unique, qui rend possible cette donation selon toute sa vérité, est le mariage, c’est-à-dire le pacte d’amour conjugal ou le choix conscient et libre par lequel l’homme et la femme accueillent l’intime communauté de vie et d’amour voulue par Dieu lui-même, et qui ne manifeste sa vraie signification qu’à cette lumière. » (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, 22.11.1981)
« Le corps humain, orienté intérieurement par le « don sincère » de la personne, révèle non seulement sa masculinité ou sa féminité sur le plan physique, mais il révèle encore une valeur et une beauté telles qu’elles dépassent la dimension simplement physique de la « sexualité ». Ainsi se trouve complétée dans un certain sens la conscience de la signification sponsale du corps, reliée à la masculinité-féminité de l’être humain. Cette signification indique, d’une part, une capacité particulière d’exprimer l’amour dans lequel l’être humain devient don et, d’autre part, cet être humain possède la capacité et la profonde disponibilité à l’ « affirmation de la personne », c’est-à-dire littéralement, la capacité de vivre le fait que l’autre — la femme pour l’homme et l’homme pour la femme — est, par le moyen du corps, quelqu’un qui est voulu « pour lui-même » par le Créateur c’est-à-dire unique et singulier, quelqu’un qui est choisi par l’Amour éternel. » (Audience générale, 16.01.1980)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
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