« La souffrance, la vieillesse, l’état d’inconscience, l’imminence de la mort, ne diminuent en rien la dignité intrinsèque de la personne, créée à l’image de Dieu. Parmi les drames provoqués par une éthique qui prétend établir qui peut vivre et qui doit mourir, figure celui de l’euthanasie. Même si elle est motivée par des sentiments inspirés par une conception erronée de la compassion ou de la dignité à préserver, l’euthanasie, au lieu de délivrer la personne de la souffrance, en provoque la suppression. La compassion, lorsqu’elle est privée de la volonté d’affronter la souffrance, et d’accompagner celui qui souffre, conduit à l’élimination de la vie pour anéantir la douleur, bouleversant ainsi le statut éthique de la médecine. » (Discours,12.11.2004)
« Chez le sujet malade, le sentiment d’angoisse, d’exaspération et même de désespoir, provoqué par l’expérience d’une douleur intense et prolongée, peut être décisif. Cela met à dure épreuve les équilibres parfois déjà instables de la vie personnelle et familiale, parce que, d’une part, le malade risque de se sentir écrasé par sa propre fragilité malgré l’efficacité toujours plus grande de l’assistance médicale et sociale ; d’autre part, parce que, chez les personnes qui lui sont directement liées, cela peut créer un sentiment de pitié bien concevable même s’il est mal compris. Tout cela est aggravé par une culture ambiante qui ne reconnaît dans la souffrance aucune signification ni aucune valeur, la considérant au contraire comme le mal par excellence à éliminer à tout prix ; cela se rencontre spécialement dans les cas où aucun point de vue religieux ne peut aider à déchiffrer positivement le mystère de la souffrance. » (Encyclique Evangelium Vitae, 25.03.1995)
« (…) un nombre toujours grandissant de personnes ne sait pas affronter la mort, leur vie est réglée de façon à l’éloigner. Nos sociétés modernes et sécularisées courent le risque d’éliminer, comme norme, la souffrance, la détérioration ou la mort de la vie personnelle. Puisque dans la vie, rien n’est plus sûr que la mort (cf. Sir 8; 14, 12; Rm 5, 12), nous observons, comme conséquence de ce processus d’éloignement, beaucoup d’impréparation et beaucoup de confusion par rapport à la mort. (…) La gravité du suicide et de l’homicide est aujourd’hui à nouveau atténuée au moyen de noms comme mort libre et euthanasie. (…) Une vie sans Dieu et par conséquent sans référence à l’éternité doit capituler face à la mort. (…) comme chrétiens, nous savons que la mort a un sens et n’est même pas la fin, puisque nous « recevrons une habitation chez Dieu, une demeure éternelle pas construite de mains d’hommes, dans les cieux » (2 Cor 5, 2; cf. 1 Cor 15, 21; Fil 1, 20). » (Discours, 19.12.1992)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
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