Wyszynski

Monseigneur Wyszynski – un primat héroïque

Stefan Wyszynski a lutté contre le nazisme, en exerçant son ministère clandestinement. Maintenant, il devient le plus grand ennemi du régime communiste.

Peu après le retour de Don Karol dans son pays natal, le 22 octobre 1948, le primat de Pologne, Monseigneur August Hlond décède et Pie XII nomme à sa place Monseigneur Stefan Wyszynski, alors âgé de 47 ans et évêque depuis deux ans. Il devient en même temps archevêque de Gniezno et Varsovie, primat de Pologne et président de la conférence épiscopale polonaise, le 18 novembre 1948.

Prêtre depuis l’âge de 24 ans, il a dû exercer son ministère dans la clandestinité pendant l’occupation allemande de la Pologne, déménageant régulièrement pour éviter les contrôles de la Gestapo (on saura plus tard qu’il était inscrit sur la liste des religieux polonais considérés dangereux, comme Maximilien Kolbe). Lors de l’insurrection de Varsovie, en 1944, il a assisté les mourants polonais et allemands, en leur administrant les derniers sacrements.

Il devient primat d’une Pologne où la deuxième guerre mondiale a fait des ravages, avec perte d’environ 16% de la population polonaise, soit plus de 5 millions de personnes. L’essentiel de la Shoah s’est déroulé sur le sol polonais, avec la formation de ghettos juifs à travers toute la Pologne puis la déportation et l’extermination dans les camps de concentration, entre autres à Auschwitz, située à une soixantaine de kilomètres de Cracovie. L’Eglise a subi d’importantes pertes humaines (25% des membres du clergé, des milliers de religieux et des millions de fidèles) et de grands dégâts matériels (20% des édifices religieux doivent être restaurés ou reconstruits).

Au moment de la nomination de Monseigneur Wyszynski, la Pologne est sous oppression communiste soviétique. Il guide l’Eglise de son pays, et par là le pays tout entier, avec force et courage. Sa “stratégie” est de concentrer les Polonais autour de l’Eglise et de l’idée de Nation, en renforçant le sentiment communautaire autour du sanctuaire marial de Jasna Gora à Czestochowa.

Pendant plus de 40 ans, il sera le pilier de l’Eglise et de la nation polonaises, un opposant héroïque, au risque de sa vie.


Références :
L’enfance de Jean-Paul II, Alain Vircondelet, Editions Artège, 2015
Jean Paul II – Témoin d’espérance, George Weigel, Editions Jean-Claude Lattès, 2005
Jean-Paul II – La biographie, Andrea Riccardi, Parole et Silence, 2014
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html

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