« Aujourd’hui les principes de la morale conjugale chrétienne sont présentés en beaucoup de milieux sous une image déformée. On cherche à imposer dans certains cercles, et finalement à des sociétés entières, un modèle qui s’intitule « progressiste » et « moderne ». On ne remarque pas dans ce contexte que, suivant ce modèle, (…) toute l’ampleur du sens de l’amour est réduite à la « jouissance » qui, même si elle était partagée à deux, ne cesserait pas d’être de nature égoïste. Enfin l’enfant, qui est le fruit et l’incarnation nouvelle de l’amour des deux, devient toujours plus « une adjonction gênante ». La civilisation matérialiste et la civilisation de la consommation pénètrent tout ce merveilleux ensemble de l’amour conjugal, paternel et maternel, et le dépouillent du contenu profondément humain qui, dès l’origine, fut marqué d’une empreinte et d’un reflet divins. » (Lettre apostolique Dilecti Amici, 31.03.1985)
« Dans la vie spirituelle des époux, les dons de l’Esprit-Saint sont aussi à l’œuvre et, en particulier, le « donum pietatis », c’est-à-dire le don du respect pour ce qui est œuvre de Dieu. Ce don, uni à l’amour et à la chasteté, aide à identifier, dans l’ensemble de la convivialité conjugale, cet acte, dans lequel, au moins potentiellement, la signification nuptiale du corps est liée à sa signification procréatrice. Cela aide à comprendre, parmi les possibles « manifestations d’affection », la signification particulière et même exceptionnelle de cet acte : sa dignité et donc la grave responsabilité qui y est attachée. (…) Le respect pour l’œuvre de Dieu contribue à faire en sorte que l’acte conjugal ne soit pas dévalué et privé d’intériorité dans l’ensemble de la convivialité conjugale — qu’il ne devienne pas « habitude » — et qu’en lui s’exprime une adéquate plénitude de contenus personnels et éthiques, et aussi de contenus religieux c’est-à-dire la vénération pour la majesté du Créateur, unique et ultime dépositaire de la source de la vie, et pour l’amour nuptial du Rédempteur. (…) Ceci ne peut se réaliser que par une profonde compréhension de la dignité personnelle, tant de l’ « ego » féminin que de l’ « ego » masculin, dans la convivialité réciproque. Cette compréhension spirituelle est le fruit fondamental du don de l’Esprit qui pousse la personne à respecter l’œuvre de Dieu. (…) L’attitude de respect pour l’œuvre de Dieu que l’Esprit suscite chez les époux a une énorme signification pour ces « manifestations d’affection », car va de pair avec cela la capacité de la profonde satisfaction, de l’admiration, de l’attention désintéressée à l’égard de la beauté « visible » et en même temps « invisible » de la féminité et de la masculinité, et enfin l’appréciation profonde du don désintéressé de l’autre. » (Audience générale, 21.11.1984)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
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