conclaves

Monseigneur Wojtyla aux conclaves

Monseigneur Wojtyla est cardinal électeur. Il participe aux conclaves pour élire le nouveau Pape. La première fois, il rentre en Pologne, mais pas la deuxième.

Le 6 août 1978, le Pape Paul VI meurt. Les cardinaux électeurs sont convoqués à Rome pour élire le son successeur. Monseigneur Wojtyla fait partie de ces cardinaux. A sa grande joie, c’est Albino Luciani, le patriarche de Venise qu’il aime beaucoup et avec qui il s’entend très bien, qui est élu. Le nouveau Pape choisit un nom composé, une première dans l’histoire de l’Eglise : Jean-Paul Ier, en hommage aux deux Papes du Concile Vatican II, celui qui l’a ouvert, Jean XXIII, et celui qui l’a clos, Paul VI. Monseigneur Wojtyla va le saluer le lendemain de son élection, puis rentre en Pologne.

A cette époque, il rédige le poème « Stanislas », dédié au Saint Patron de la Pologne, évêque mort martyre, assassiné pendant qu’il célébrait l’Eucharistie, le 11 avril 1079, en raison de ses vifs reproches faits au roi Boleslas pour sa conduite immorale. La parution du poème est prévue pour 1979, c’est-à-dire pour le 900e anniversaire du martyre du Saint Patron de la Pologne.

« Je veux décrire l’Eglise –
mon Eglise qui naît en même temps que moi,
mais ne meurt pas avec moi – et moi je ne meurs pas avec elle
qui toujours me surpasse –
Eglise : profondeur et sommet de mon être.
Eglise : racine tendue dans le passé et dans l’avenir,
Sacrement de ma vie en Dieu, qui est Père. (…)

Je veux décrire mon Eglise à travers un homme du nom de Stanislas,
nom qui fut écrit dans les chroniques les plus anciennes de l’épée du roi Boleslas.
Lui traça ce nom sur le sol quand jaillirent des flots de sang.

Je veux décrire mon Eglise dans le nom par lequel le peuple reçut un second baptême,
un baptême de sang ; pour être ensuite soumis, et pas seulement une fois, au baptême de diverses épreuves –
au baptême du désir, dans lequel se découvre le souffle invisible de l’Esprit –
dans un Nom greffé au terreau de la liberté humaine avant même le nom de Stanislas. (…)

Je veux décrire mon Eglise dans laquelle, à travers les siècles
parole et sang marchent ensemble
unis par le souffle invisible de l’Esprit. » (OEU TL)

Trente-trois jours après son élection, Jean-Paul Ier meurt. C’est un grand choc pour Monseigneur Wojtyla. Il prie, il réfléchit, il est pensif. Il part en train pour le nouveau conclave qui vient d’être ouvert. Dans le train, il est fermé sur lui-même, pensif et absorbé dans la prière. Au conclave précédent, plusieurs cardinaux avaient voté pour que ce soit lui le nouveau Pape.

Il voyage avec un passeport touristique car les autorités communistes lui ont supprimé son passeport diplomatique. Le premier secrétaire du Parti communiste de Silésie avait dit : « Qu’il aille, qu’il aille donc au conclave, nous ferons nos comptes avec lui au retour. » (LIV JA)

Le 16 octobre 1978, en la fête de Sainte Hedwige, duchesse de Pologne, Monseigneur Wojtyla est élu Pape, le 264e successeur de saint Pierre. Il hésite à prendre le nom de Stanislas mais, en hommage à ses trois prédécesseurs, il choisit le nom de Jean-Paul II. Il ne retournera en Pologne que presque une année plus tard.

Alors que normalement le nouvel élu bénit la foule lors de son apparition au balcon puis s’en va, Jean-Paul II prononce un petit discours avant de donner sa bénédiction. Le Pape des premières et des records est né !


Références :
Jean Paul II – Témoin d’espérance, George Weigel, Editions Jean-Claude Lattès, 2005
LIV JA : J’ai vécu avec un saint, Stanislaw Dziwisz, entretiens avec Gian Franco Svidercoschi, Editions du Cerf, 2014
OEU TL : Tutte le opere letterarie, Karol Wojtyla, Editrice Bompiani, 2001

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