Monseigneur Wojtyla écrit encore, avant 1978, le poème « La Rédemption cherche ta forme pour entrer dans l’inquiétude de chaque homme », avec comme protagoniste Véronique, qui a essuyé le Visage de Jésus lorsqu’Il portait Sa Croix, sur le chemin du calvaire, et a ainsi permis d’avoir l’image de la Sainte Face de Jésus comme réconfort.

« J’attends ici tes mains chargées des travaux de chaque jour,
j’attends ici tes mains qui tiennent un simple linge.
Dans le pays des sens les plus profonds porte tes mains, Véronique, porte tes mains
et touche le visage de l’homme. (…)

Personne ne t’a arrêtée, Véronique.
Tu es proche. Et ton linge est maintenant un cri des cœurs,
de tous les cœurs timides qui ne s’ouvrent plus de passage
voyant que ton chemin est parallèle
à la route du Condamné. (…)

Proximité qui redonne la forme.
Lui est parti. Si un homme part, la proximité s’envole comme un oiseau : dans le courant du cœur reste un vide où fait irruption la nostalgie.

Nostalgie : faim de proximité.

Ne suffit plus l’effigie, elle est un signe de la séparation. (…)

Séparation :
rester avec l’inquiétude de la forme
qu’aucun regard ne peut rejoindre dedans,
aucun Visage.

Proximité :
Tu es parti, et pourtant Tu me traverses encore, par le regard lointain,
qui irradie du Visage gravé dans le linge tu fais surgir la paix que cherche toujours ma forme inquiète. (…)

Le linge entre tes mains s’obscurcit il attire à lui toute l’inquiétude du monde.

Toute créature posera des questions sur la source féconde qui surgit de toi, Véronique sœur –

La Rédemption cherchait ta forme pour entrer dans l’inquiétude de chaque homme. » (OEU TL)


Références :
OEU TL : Tutte le opere letterarie, Karol Wojtyla, Editrice Bompiani, 2001

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