Pour Monseigneur Wojtyla, la formation religieuse est une base essentielle pour lutter contre l’endoctrinement du régime communiste, qui prône l’athéisme et s’oppose à tout enseignement qui ne va pas dans le sens de l’idéologie totalitaire.
Il fait donner les cours de religion aux enfants dans les paroisses et paie par l’archevêché les amendes infligées aux prêtres car ils ne déclarent pas ces cours au régime. Il se bat aussi pour que la faculté de théologie de l’université Jagellon ne soit pas fermée par les communistes. C’est pour lui l’occasion de défendre tout enseignement universitaire.
« J’étais soutenu dans ce combat par la conviction que la science, dans ses manifestations multidisciplinaires, est un patrimoine inestimable pour une nation. Evidemment, dans le dialogue avec les autorités communistes, l’objet de ma défense était avant tout la théologie, car ce domaine était particulièrement menacé. Mais je n’ai jamais oublié les autres branches du savoir, même celles qui en apparence n’étaient pas liées à la théologie. J’entretenais des contacts avec les autres domaines de la science, principalement par l’intermédiaire de physiciens. Nous nous rencontrions souvent et nous parlions des plus récentes découvertes en cosmologie. C’était une démarche fascinante qui confirmait l’affirmation de Saint Paul selon laquelle une certaine connaissance de Dieu peut être atteinte aussi à travers la connaissance du monde créé (cf Rm 1, 20-23). » (LIV LV)
Monseigneur Wojtyla ne se contente pas de défendre l’enseignement. Il y prend une part active. Il enseigne par son comportement et par ses initiatives pratiques.
En 1972, pour mettre en application le concile dans son diocèse, il publie « Aux sources du renouveau. Etude sur la mise en œuvre du Concile Vatican II. » (LIV LV). « Le concile fut un grand événement et, pour moi, une expérience inoubliable. J’en revins très enrichi. Une fois rentré en Pologne, j’écrivis un livre dans lequel je présentai les orientations qui avaient mûri en moi au cours des sessions conciliaires. Au long des pages, j’ai cherché à rassembler pour ainsi dire la substance des enseignements du concile (…). » (LIV LV) « La Providence m’a permis de participer à toutes les sessions de l’assemblée. Je suis profondément convaincu que Vatican II a doté l’Eglise de notre époque du langage authentique de l’Esprit Saint, qu’il faut suivre en l’incarnant dans la vie tant communautaire qu’individuelle, selon la vocation de chacun et le « degré du don » qu’il a reçu. » (LIV NA)
En 1974, Monseigneur Wojtyla institue un délai de deux mois pour la préparation au mariage religieux, vu que les rencontres de préparation au mariage qu’il avait initiées étaient bien accueillies et devenues habituelles. Il luttait depuis le début de son ministère sacerdotal pour la vie de couple et de famille basée sur les valeurs chrétiennes. Dès 1967, il avait organisé dans son diocèse un cycle de cours de théologie, de philosophie, de psychologie et de médecine, traitant de tous les aspects du mariage, dont la sexualité, pour former des prêtres et des laïcs à tous ces aspects de la vie conjugale, afin qu’ils puissent ensuite être à même d’animer les cours de préparation au mariage. En 1969, ce cycle de cours s’est regroupé sous une nouvelle entité, l’Institut archidiocésain des études sur la famille.
Pour aider les mères célibataires refusant d’avorter à porter à terme leur grossesse, en 1974, Monseigneur Wojtyla instaure un fonds et encourage les religieuses des couvents à accueillir et aider les femmes enceintes en faisant la demande.
C’est une vraie lutte de l’Evangile contre l’idéologie athée.
Références :
Jean Paul II – Témoin d’espérance, George Weigel, Editions Jean-Claude Lattès, 2005
LIV LV : Levez-vous ! Allons ! Editions Plon/Mame, 2004
LIV NA : « N’ayez pas peur ! » André Frossard dialogue avec Jean-Paul II, Editions Robert Laffont, 2005 (original en 1983, en italien)
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