Le 1er novembre 1950 est proclamé le dogme de l’Assomption, donnant l’occasion à Don Wojtyla de publier dans son journal habituel, Tygodnik Powszechny, un hymne poétique dédié à Marie, « La Mère ».

« Les mères savent les moments
où se dévoile le mystère de l’homme,
quand la première lueur tout au fond des pupilles
touche leur cœur du pinceau d’un regard.
Je connais ces lueurs qui passèrent en moi
l’espace d’une pensée.

Mon Fils ardu et haut, simple et accessible,
Tu retrouves en moi les pensées simples de tous.
A l’ombre de ces pensées, Tu guettes ce moment du cœur
qui s’éveille différemment en tout homme ;
en moi, par ma plénitude de mère
à jamais acceptée.

Saisi par ce moment,
Te voici, immuable.
Tout ce qui est en moi, Ta simplicité le pénètre.
Si les mères voient poindre le mystère du cœur
aux yeux de leurs enfants,
moi, c’est dans Ton mystère
recueillie, que je suis. (…)

Jamais en moi Ton recueillement ne cessera.
Je monte vers Lui, il fera si bien partie de moi-même
qu’un jour j’y serai soulevée comme un fleuve
par son fond transparent : le corps échoué là.
Tes disciples viendront – ils écouteront
mon cœur qui aura cessé de battre. (…)

Alors, j’épanouirai tout mon chant,
j’en comprendrai le moindre son,
j’épanouirai mon chant attentif à Ta vie tout entière,
mon chant saisi par le Fait si simple, si clair,
qui, visible et en secret, commence en tout homme.

Et le Fait s’est fait chair en moi,
Il s’est manifesté dans le chant,
Il est venu parmi les hommes,
Il s’est choisi Sa demeure en eux. » (OEU PT)


Références :
Jean Paul II – Témoin d’espérance, George Weigel, Editions Jean-Claude Lattès, 2005
OEU PT : Poèmes, théâtre, écrits sur le théâtre, Karol Wojtyla, Editions Cana/Cerf, 1998

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