Jan Tyranowski

Jan Tyranowski – une rencontre fondamentale

Malgré toutes ses activités, Karol reste très pieux. Une rencontre fondamentale va bouleverser sa vie, celle avec un couturier, Jan Tyranowski.

Karol est très occupé par ses différentes activités. Malgré tout, il prend le temps de prier et fréquente l’église Saint Stanislas Kostka, animée par des salésiens de Don Bosco. La plupart des membres de leur communauté religieuse ayant été déportés, des laïcs sont appelés à animer la paroisse, clandestinement. L’un d’eux a été désigné comme formateur pour les jeunes : Jan Tyranowski.

Né en 1901 à Cracovie, il exerce le métier de tailleur, à Debniki, près de chez Karol. Il vit très pauvrement et très simplement, dans un genre de confinement. Il ne sort que pour faire des achats de première nécessité et pour se rendre à l’église, où il participait quotidiennement à la Messe avant la guerre. Il continue à aller adorer Jésus au tabernacle, les nazis n’ayant pas fermé l’église, mais interdit toutes les célébrations religieuses. Il passe aussi plusieurs heures par jour en contemplation. C’est un vrai mystique. Cette vie, qu’il a choisie, lui convient parfaitement, car il est très inspiré par la spiritualité des carmélitains, sans toutefois se sentir appelé à devenir religieux.

Pour s’occuper des jeunes, Jan anime un réseau clandestin, le groupe du « Rosaire vivant ». Il donne à chaque membre un mystère du Rosaire à méditer et à vivre. Il demande aussi à chacun de réciter le chapelet dans la rue, pour entourer Cracovie d’une prière constante et ainsi lutter contre le mal. Ayant remarqué Karol lors d’une séance de lecture de la Bible, il l’invite à rejoindre son groupe. Karol est tout de suite conquis par cette manière de lutter contre l’occupant. Il entre dans ce groupe et vit cette activité de résistance pieuse comme une lutte contre les persécutions, dans un genre de catacombes, à l’image des premiers chrétiens persécutés à Rome, comme raconté dans l’œuvre Quo vadis ? d’un auteur polonais, Henryk Sienkiewicz, prix Nobel de littérature en 1905, qui avait marqué sa jeunesse. Jan demande à Karol de recruter et d’initier d’autres membres à leurs activités, ce qu’il fait avec entrain. Tout ce petit monde lutte, un chapelet dans la poche.

Jan fait connaître à Karol les œuvres de grands Saints carmélitains, comme Saint Jean de la Croix. Les élans poétiques pleins d’amour pour Dieu de ce Saint ravissent Karol. En lui, il trouve l’union de sa passion pour la poésie et de sa grande piété. Il apprend même l’espagnol en autodidacte pour pouvoir lire tous les écrits de ce Saint.

Comme Jan, Karol est convaincu que la prière est le principal moyen de rendre le monde meilleur et permet de s’échapper du monde et d’avoir un espace de liberté, en se recueillant à la façon des mystiques carmélitains comme Saint Jean de la Croix et Sainte Thérèse d’Avila. Il va chez Jan aussi pendant ses jours de congé, pour discuter de la vie spirituelle.

Jan lui fait aussi découvrir le « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge », de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, ce qui sera une grâce immense pour Karol, le rassurant que sa dévotion à Marie n’éloigne pas mais rapproche de Jésus.


Références :
L’enfance de Jean-Paul II, Alain Vircondelet, Editions Artège, 2015
Pope John Paul II, The biography, Tad Szulc, Scribner, 1995

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Sanctifier toutes les activités par ses talents et sa créativité.