Le mariage – un sacrement pour la vie

Pourquoi se marier à l’église ? N’est-il pas suffisant de s’aimer pour vivre ensemble et fonder une famille ? Saint Jean-Paul II répond.

« Le sacrement du mariage est profondément enraciné dans la Révélation de Dieu et dans la vocation de l’homme. Nous remontons ici au commencement, à ces paroles de la Genèse : « Il les créa homme et femme », qui fondent la vocation de ces « deux » à l’unité « dans le corps », vocation liée à l’immémoriale bénédiction du Créateur préludant à la naissance de l’homme nouveau. Mais ce n’est pas tout. Le mariage a la structure d’une alliance, cette même alliance par laquelle Dieu s’est confié à l’homme, attendant en retour une confiance analogue dans la foi. Cette alliance a son sommet en Jésus Christ. » (LIV NA)

« Le Christ renouvelle le dessein primitif que le Créateur a inscrit dans le cœur de l’homme et de la femme, et dans la célébration du sacrement du mariage il offre « un cœur nouveau » : ainsi, non seulement les époux peuvent surmonter la « dureté du cœur » (Mt 19, 8), mais aussi et surtout ils peuvent partager l’amour plénier et définitif du Christ, nouvelle et éternelle Alliance faite chair. De même que le Seigneur Jésus est le « témoin fidèle » (Ap 3,14), le « oui » des promesses de Dieu et donc la réalisation suprême de la fidélité inconditionnelle avec laquelle Dieu aime son peuple, ainsi les époux chrétiens sont appelés à participer réellement à l’indissolubilité irrévocable qui lie le Christ à l’Eglise, son Epouse, qu’il aime jusqu’à la fin des temps. Le don du sacrement est pour les époux chrétiens une vocation – en même temps qu’un commandement – à rester fidèles pour toujours, par-delà les épreuves et les difficultés, dans une généreuse obéissance à la volonté du Seigneur : « Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mt 19, 6). » (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, 22.11.1981)

« L’institution du mariage n’est pas une ingérence indue de la société ou de l’autorité, ni l’imposition extrinsèque d’une forme ; elle est une exigence intérieure du pacte d’amour conjugal qui s’affirme publiquement comme unique et exclusif pour que soit vécue ainsi la pleine fidélité au dessein du Dieu créateur. Cette fidélité, loin d’amoindrir la liberté de la personne, la met à l’abri de tout subjectivisme et de tout relativisme, et la fait participer à la Sagesse créatrice. » (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, 22.11.1981)

« (…) les époux chrétiens pourront conserver vivante la conscience de l’influence singulière que la grâce du sacrement de mariage exerce sur tous les aspects concrets de leur vie conjugale, et donc sur leur sexualité. Le don de l’Esprit Saint, accueilli par les époux, les aide à vivre leur sexualité selon le dessein de Dieu et comme un signe de l’amour qui unit le Christ à son Eglise en étant pour elle source de fécondité. » (Exhortation apostolique Familiaris Consortio, 22.11.1981)

« A l’image de l’homme/femme propre à la raison naturelle et, en particulier, au christianisme, s’oppose une anthropologie alternative. Elle refuse la donnée, inscrite dans le caractère corporel, qui est que la différence sexuelle possède un caractère identifiant pour la personne ; en conséquence, le concept de la famille fondée sur le mariage indissoluble entre un homme et une femme, comme cellule naturelle et de base de la société entre en crise. La paternité et la maternité ne sont conçues que comme un projet privé, à réaliser également à travers l’application de techniques biomédicales, qui peuvent se passer de l’exercice de la sexualité conjugale. On postule, de cette façon, une inacceptable « division entre la liberté et la nature », qui sont en revanche « harmonieusement liées entre elles et intimement alliées l’une avec l’autre » (Veritatis Splendor, n. 50). En réalité, la connotation sexuelle de la corporéité fait partie intégrante du plan divin originel, dans lequel l’homme et la femme sont créés à l’image et ressemblance de Dieu (Gn 1, 27) et sont appelés à réaliser une communion de personnes, fidèle et libre, indissoluble et féconde, comme reflet de la richesse de l’amour trinitaire (cf.  Col 1, 15-16). » (Discours, 27.08.1999)


Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
LIV NA : « N’ayez pas peur ! » André Frossard dialogue avec Jean-Paul II, Editions Robert Laffont, 2005 (original en 1983, en italien)

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