« Les sciences humaines et sociales, mais aussi les sciences des cultures, notamment la philosophie et la théologie, ont stimulé de multiples manières la réflexion de l’homme moderne sur lui-même et sur son existence, dans un monde dominé par la science et la technique. L’esprit de la science moderne, qui promeut le développement des sciences d’aujourd’hui, s’est fixé comme but l’analyse scientifique de l’homme et de son monde, au niveau social et culturel. (…) Mais il est indispensable que la science ne rende pas l’homme esclave. » (Discours, 15.11.1980)
« (..) lorsqu’il s’agit de l’homme, du domaine des sciences humaines : s’il est juste de tirer profit de l’apport des diverses méthodologies, il ne suffit point d’en choisir une, ni même de faire la synthèse de plusieurs, pour déterminer ce qu’est l’homme en profondeur. Le chrétien ne saurait s’y laisser enfermer, d’autant plus qu’il n’est pas dupe, éventuellement, de leurs présupposés. Il sait qu’il doit dépasser la perspective purement naturelle ; sa foi lui fait aborder l’anthropologie dans la perspective de la vocation et du salut pléniers de l’homme ; elle est la lumière sous laquelle il travaille, l’axe qui guide sa recherche (…) une anthropologie éclairée par la foi, cohérente avec la foi, en particulier avec la Création et avec la Rédemption du Christ. Au milieu du foisonnement des approches actuelles, qui aboutissent d’ailleurs trop souvent à une réduction de l’homme, les chrétiens ont un rôle original à jouer, au sein même de la recherche et de l’enseignement, précisément parce qu’ils refusent toute vision partielle de l’homme. » (Discours, 24.02.1979)
« (…) le progrès des sciences humaines en a fait prendre conscience de façon spécifique et a montré la nécessité de reconnaître la promotion de tous les hommes et d’y travailler. (…) Pour garantir donc les droits humains essentiels, une réflexion théologique sur la dignité de la personne humaine dans l’histoire du salut sera extrêmement utile. L’authentique anthropologie chrétienne a été assez négligée ces dernières années. Nombreux en effet sont ceux qui ont cherché ailleurs la solution du mystère de l’homme. Mais la révélation chrétienne peut apporter les bases nécessaires concernant la dignité de la personne humaine, à la lumière de l’histoire de la création et des diverses étapes de l’histoire du salut, de la chute et de la rédemption. » (Discours, 05.12.1983)
« Les sciences humaines et la philosophie aident à bien saisir que l’homme est situé au centre de la société et à le mettre en mesure de mieux se comprendre lui-même en tant qu’ « être social ». Mais seule la foi lui révèle pleinement sa véritable identité, et elle est précisément le point de départ de la doctrine sociale de l’Eglise qui, en s’appuyant sur tout ce que lui apportent les sciences et la philosophie, se propose d’assister l’homme sur le chemin du salut. » (Encyclique Centesimus Annus, 01.05.1991)
« (…) tandis que les sciences humaines, comme toutes les sciences expérimentales, développent une conception empirique et statistique de la « normalité », la foi enseigne que cette normalité porte en elle les traces d’une chute de l’homme par rapport à sa situation originelle, c’est-à-dire qu’elle est blessée par le péché. Seule la foi chrétienne montre à l’homme la voie du retour à l’ « origine » (cf. Mt 19, 8), une voie souvent bien différente de celle de la normalité empirique. En ce sens, les sciences humaines, malgré la grande valeur des connaissances qu’elles apportent, ne peuvent pas être tenues pour des indicateurs déterminants des normes morales. C’est l’Evangile qui dévoile la vérité intégrale sur l’homme et sur son cheminement moral (…). » (Encyclique Veritatis Splendor, 06.08.1993)
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques
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