Le lundi 16 octobre 1978, Karol Wojtyla, alors âgé de 58 ans, est élu Pape, premier Pape slave et polonais de l’Histoire de l’Eglise. Son nom circulait pendant le conclave et s’est progressivement imposé, après trois jours de délibérations (14 au 16 octobre) et huit scrutins. C’est la fête liturgique de Sainte Edwige, duchesse de Silésie et de Pologne. Troublante coïncidence pour un Polonais. Un signe du Ciel.
Karol Wojtyla accepte cette élection et prend le nom de Jean-Paul II. En tant qu’homme conscient de la responsabilité du Pape, on peut bien imaginer le stress, la pression et même le poids qui se sont progressivement emparés de lui.
Toute sa vie change. Il ne retourne pas dans sa chère Pologne. Tous ses projets sont bouleversés. Tout son quotidien est chamboulé et en grande partie régi par des coutumes et règles à respecter. Une grande partie de sa liberté s’envole. Et le poids des responsabilités, allié à la charge de son rôle, l’assaillent.
Cet homme sportif, fort, courageux, qui lutte contre l’oppression politique et armée dans son pays, donnant une impression de solidité et de fermeté, ressent une forte émotion: la peur.
Il aurait pu ne rien dire, mais il est authentique et spontané. Alors, dans son premier discours à la loggia des bénédictions, rempli de toute son humanité, il nous ouvre son cœur en toute simplicité et confie : comment faire face à la peur ?
« Loué soit Jésus-Christ.
Très chers frères et sœurs, nous sommes encore tout attristés par la mort de notre très aimé Pape Jean-Paul Ier. Et voilà que les éminents cardinaux ont appelé un nouvel évêque de Rome. Ils l’ont appelé d’un pays lointain, lointain, mais toujours si proche par la communion dans la foi et la Tradition chrétienne. J’ai eu peur en recevant cette nomination, mais je l’ai fait en esprit d’obéissance à Notre-Seigneur Jésus-Christ et de confiance totale à sa Mère, la Très Sainte Vierge.
Je ne sais si je peux bien m’expliquer dans votre…, dans notre langue italienne. Si je me trompe, vous me corrigerez. Et voilà, je me présente à vous tous, pour confesser notre foi commune, notre espérance, notre confiance en la Mère du Christ et de l’Église, et aussi pour recommencer de nouveau sur cette route de l’histoire et de l’Église, avec l’aide de Dieu, et avec l’aide des hommes. » (site du Vatican)
A de très nombreuses reprises, Saint Jean-Paul II s’est exprimé sur la peur, comment l’affronter, en se tournant vers Dieu et en s’accrochant à Lui. Ici, ce n’est que le début d’une longue série d’appels à faire confiance à Dieu, à Sa Miséricorde, sans négliger tout ce qui peut être fait de bon au niveau humain, social, médical et autre pour lutter contre la peur, car toutes ces bonnes choses viennent de Lui aussi.
D’ailleurs, dans l’homélie de sa Messe d’intronisation comme Pape du 22 octobre 1978, il a proclamé haut et fort « N’ayez pas peur ! »
Et moi, comment est-ce que je réagis devant mes peurs? Est-ce que je pense à me tourner vers Dieu, vers Marie, vers les Saints et les Saints Anges? Est-ce que j’implore la Miséricorde de Dieu pour qu’Il m’aide? Est-ce que je cherche les talents qu’Il m’a donnés et a donnés aux autres pour affronter et vaincre mes peurs?
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.htmlpour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques (traductions de l’italien quand texte indisponible en français)