Marie Mosaïque Mater Ecclesiae palais épiscopal

Sa maman la Sainte Vierge Marie

Quelle était la relation que Jean-Paul II avait avec la Sainte Vierge Marie ? Quels aspects pouvons-nous imiter ?

Jean-Paul II est très dévot de Marie depuis son enfance et a continué à avoir ce lien très fort avec la Sainte Vierge tout au long de sa vie. Ses proches racontent : « Nous avons tous connu le grand amour qu’il avait pour la Mère de Dieu. Se donner tout entier à Marie signifie être, avec elle, entièrement pour le Seigneur. Ainsi, comme Marie qui ne vécut pas pour elle-même mais pour Lui, de la même façon il a appris par elle et en étant avec elle, à se dédier complètement au Christ. » (AD)

Ceci s’est vu tout de suite après son élection comme Pape. Jean-Paul II devait choisir ses armoiries. Les spécialistes de l’héraldique ecclésiastique avaient préparé sept esquisses, mais Jean-Paul II les a toutes refusées. Il voulait garder les armoiries qu’il avait quand il était archevêque à Cracovie : une lettre M en majuscule représentant Marie, sous une croix, la Croix du Christ, avec la devise Totus Tuus. Les spécialistes se sont vexés et lui ont expliqué que de mettre une lettre ainsi sur des armoiries n’était pas conforme à la pratique habituelle et ressemblait même à une publicité. Mais Jean-Paul II n’a pas cédé. C’était une marque d’indépendance et surtout d’amour pour la Sainte Vierge, qui figurerait sur tous les documents officiels du pontificat. Arrivé à sa vingt-cinquième année de pontificat, il écrit qu’il remercie le Seigneur, comme « sa très sainte Mère, sous la protection de laquelle j’ai placé mon ministère pétrinien : Totus Tuus ! » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Totus Tuus : totalement Tien : cette devise vient du « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, où il propose la consécration à Jésus par Marie. Jean-Paul II l’avait lu dans sa jeunesse et cette lecture l’avait rassuré quant à sa grande dévotion à Marie : il avait peur de trop se rapprocher de Marie et ainsi de s’éloigner de Jésus mais, par ce traité, il avait appris et compris que toute vraie dévotion à Marie mène forcément à Jésus, et donc de se rapprocher de Marie rapproche forcément de Jésus.

Sa dévotion à Marie se voit également dans ses voyages. « Chaque fois que nous effectuions un voyage, il voulait toujours visiter un sanctuaire marial. Ce n’est pas par hasard qu’il a fait son dernier voyage justement au sanctuaire de Lourdes. Les sanctuaires mariaux étaient une des destinations qu’il préférait. » (GP)

Dans son quotidien, son attachement à la Mère de Dieu est évident. « Il était heureux quand à la fin de la messe on pouvait entonner un chant marial ou exprimer une dévotion mariale populaire, comme un couronnement de la Madone ou simplement encenser une statue que l’on mettait sur un côté. » (GP) Il avait « l’habitude de toujours garder autour de son bras la couronne du rosaire le jour pour la poser sur sa table de chevet la nuit, ou le scapulaire de la Vierge du Carmel suspendu à son cou (scapulaire taché de son sang lors de l’attentat de 1981 et dont il ne veut jamais se séparer, même dans la salle d’opération). » (VJ)  « Au cours de ses déplacements ou à la maison, passant d’une pièce à l’autre dans le couloir, ou pendant ses voyages, en avion, en voiture, en bateau, en hélicoptère, il ne lâchait jamais son chapelet. Pendant tous les moments de silence ou de pause, on le voyait murmurer quelque chose. » (DI) Il donne d’ailleurs lui-même un chapelet ou le fait remettre à chaque personne qui lui rend visite, pour stimuler chacun à faire cette prière. Il affirme : « (…) moi-même, je n’ai négligé aucune occasion pour exhorter à la récitation fréquente du Rosaire. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) D’ailleurs, il prie aussi le chapelet chaque premier samedi du mois, en direct sur Radio-Vatican.

Il nous confie : « Depuis mes plus jeunes années, cette prière a eu une place importante dans ma vie spirituelle. (…) Le Rosaire m’a accompagné dans les temps de joie et dans les temps d’épreuve. Je lui ai confié de nombreuses préoccupations. En lui, j’ai toujours trouvé le réconfort. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) « Le Rosaire est ma prière préférée. C’est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière, nous répétons de multiples fois les paroles de l’Archange et d’Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l’Église s’associe à ces paroles. (…) sur l’arrière-fond des Ave Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus-Christ. Réunis en mystères joyeux, douloureux et glorieux ils nous mettent en communion vivante avec Jésus à travers le cœur de sa Mère, pourrions- nous dire. En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l’Église, de l’humanité : c’est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à cœur. C’est ainsi que la simple prière du Rosaire s’écoule au rythme de la vie humaine. » (Angelus, 29.10.1978)

A propos de cette prière, Jean-Paul II écrit la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae (le Rosaire de la Vierge Marie) en 2002. Il la signe en la date anniversaire de son élection comme Pape, le 16 octobre. Il explique l’intérêt et la nécessité de prier le chapelet, le Rosaire : « La spiritualité chrétienne a pour caractéristique fondamentale l’engagement du disciple à « se conformer » toujours plus pleinement à son Maître (cf. Rm 8, 29; Ph 3, 10.21). (…) Dans le parcours spirituel du Rosaire, fondé sur la contemplation incessante – en compagnie de Marie – du visage du Christ, on est appelé à poursuivre un tel idéal exigeant de se conformer à Lui grâce à une fréquentation que nous pourrions dire « amicale« . Elle nous fait entrer de manière naturelle dans la vie du Christ et pour ainsi dire « respirer » ses sentiments. »  (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) « Il ne s’agit pas seulement d’apprendre ce qu’il nous a enseigné, mais « d’apprendre à le connaître Lui ». Et quel maître, en ce domaine, serait plus expert que Marie ? S’il est vrai que, du point de vue divin, l’Esprit est le Maître intérieur qui nous conduit à la vérité tout entière sur le Christ (cf Jn 14, 26; 15, 26; 16, 13), parmi les êtres humains, personne mieux qu’elle ne connaît le Christ; nul autre que sa Mère ne peut nous faire entrer dans une profonde connaissance de son mystère. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) « La contemplation du Christ trouve en Marie son modèle indépassable. (…) Personne ne s’est adonné à la contemplation du visage du Christ avec autant d’assiduité que Marie. (…) C’est précisément à partir de l’expérience de Marie que le Rosaire est une prière nettement contemplative. Privé de cette dimension, il en serait dénaturé (…). » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

« (…) tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il est presque un résumé. (…) Avec lui, le peuple chrétien se met à l’école de Marie, pour se laisser introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l’expérience de la profondeur de son amour. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) « Après l’énonciation du mystère et la proclamation de la Parole, il est opportun de s’arrêter pendant un temps significatif pour fixer le regard sur le mystère médité, avant de commencer la prière vocale. La redécouverte de la valeur du silence est un des secrets de la pratique de la contemplation et de la méditation. Dans une société hautement marquée par la technologie et les médias, il reste aussi que le silence devient toujours plus difficile. De même que dans la liturgie sont recommandés des moments de silence, de même, après l’écoute de la Parole de Dieu, une brève pause est opportune dans la récitation du Rosaire, tandis que l’esprit se fixe sur le contenu d’un mystère déterminé. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) « Le Rosaire se situe dans la meilleure et dans la plus pure tradition de la contemplation chrétienne. Développé en Occident, il est une prière typiquement méditative et il correspond, en un sens, à la « prière du cœur » ou à la « prière de Jésus », qui a germé sur l’humus de l’Orient chrétien. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Jean-Paul II propose aussi d’étendre les méditations traditionnelles du Rosaire : « Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu’il s’est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l’autorité ecclésiale, n’en retient que quelques-uns. Ce choix s’est imposé à cause de la trame originaire de cette prière, qui s’organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes. Afin de donner une consistance nettement plus christologique au Rosaire, il me semble toutefois qu’un ajout serait opportun ; (…) cela pourrait permettre de prendre en compte également les mystères de la vie publique du Christ (…). Car c’est dans l’espace de ces mystères que nous contemplons des aspects importants de la personne du Christ en tant que révélateur définitif de Dieu. (…)  C’est tout au long des années de sa vie publique que le mystère du Christ se révèle à un titre spécial comme mystère de lumière : « Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde » (Jn 9,5). Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un « résumé de l’Évangile », il convient donc que, après avoir rappelé l’incarnation et la vie cachée du Christ (mystères joyeux), et avant de s’arrêter sur les souffrances de la passion (mystères douloureux), puis sur le triomphe de la résurrection (mystères glorieux), la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères, sans léser aucun aspect essentiel de l’assise traditionnelle de cette prière, a pour but de la placer dans la spiritualité chrétienne, avec une attention renouvelée, comme une authentique introduction aux profondeurs du Cœur du Christ, abîme de joie et de lumière, de douleur et de gloire. (…) Ces cycles de méditation proposés par le Saint Rosaire ne sont certes pas exhaustifs, mais ils rappellent l’essentiel, donnant à l’esprit le goût d’une connaissance du Christ qui puise continuellement à la source pure du texte évangélique. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Jean-Paul II nous explique que la contemplation de Jésus par la méditation des mystères de sa vie va de pair avec une « implication anthropologique du Rosaire (…). Celui qui se met à contempler le Christ en faisant mémoire des étapes de sa vie ne peut pas ne pas découvrir aussi en Lui la vérité sur l’homme. (…) En suivant le chemin du Christ, (…) le croyant se place face à l’image de l’homme véritable. En contemplant sa naissance, il découvre le caractère sacré de la vie ; en regardant la maison de Nazareth, il apprend la vérité fondatrice de la famille selon le dessein de Dieu ; en écoutant le Maître dans les mystères de sa vie publique, il atteint la lumière qui permet d’entrer dans le Royaume de Dieu et, en le suivant sur le chemin du Calvaire, il apprend le sens de la souffrance salvifique. Enfin, en contemplant le Christ et sa Mère dans la gloire, il voit le but auquel chacun de nous est appelé, à condition de se laisser guérir et transfigurer par l’Esprit Saint. On peut dire ainsi que chaque mystère du Rosaire, bien médité, éclaire le mystère de l’homme. En même temps, il devient naturel d’apporter à cette rencontre avec la sainte humanité du Rédempteur les nombreux problèmes, préoccupations, labeurs et projets qui marquent notre vie. (…) Méditer le Rosaire consiste à confier nos fardeaux aux cœurs miséricordieux du Christ et de sa Mère. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Jean-Paul II nous encourage : « Je me tourne vers vous, frères et sœurs de toute condition, vers vous, familles chrétiennes, vers vous, malades et personnes âgées, vers vous les jeunes : reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains, le redécouvrant à la lumière de l’Écriture, en harmonie avec la liturgie, dans le cadre de votre vie quotidienne. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Afin de faire retrouver la joie et la ferveur à prier le Rosaire, Jean-Paul II a proposé au début des années 2000 : « (…) j’ai senti la nécessité de développer une réflexion sur le Rosaire, presque comme un couronnement marial de cette lettre apostolique, pour exhorter à la contemplation du visage du Christ en compagnie de sa très sainte Mère et à son école. (…) je désire que, tout au long de l’année, cette prière soit proposée et mise en valeur de manière particulière dans les différentes communautés chrétiennes. Je proclame donc l’année qui va d’octobre de cette année à octobre 2003 Année du Rosaire. » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002)

Dans cette lettre apostolique sur le Rosaire, Jean-Paul II précise que c’est Marie qui demande que l’on prie le chapelet : « Au cours du dix-neuvième et du vingtième siècles, les diverses circonstances au cours desquelles la Mère du Christ a fait en quelque sorte sentir sa présence et entendre sa voix pour exhorter le Peuple de Dieu à cette forme d’oraison contemplative (le Rosaire) sont connues. En raison de la nette influence qu’elles conservent dans la vie des chrétiens et à cause de leur reconnaissance importante de la part de l’Église, je désire rappeler en particulier les apparitions de Lourdes et de Fatima (…). » (Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 16.10.2002) A Fatima, la Sainte Vierge a demandé : « Récitez le chapelet tous les jours ! », et s’est présentée : « Je suis Notre Dame du Rosaire. » (MD)

C’est d’ailleurs à la Vierge de Fatima que Jean-Paul II attribue d’avoir survécu à l’attentat à sa vie par trois coups de pistolet, sur la Place Saint Pierre, le 13 mai 1981, date anniversaire de la première apparition de la Madone à Fatima. Pendant le transfert en ambulance vers l’hôpital, dans une grande souffrance, il priait : « Marie, ma Mère ! Marie, ma Mère ! » (NA) Il dit à sa première audience générale après sa sortie de l’hôpital : « Pourrais-je oublier que l’événement à la Place Saint Pierre a eu lieu le jour et l’heure auxquels, depuis plus de soixante ans, on rappelle, à Fatima au Portugal, la première apparition de la Mère du Christ aux pauvres petits paysans ? Ainsi, dans tout ce qui m’est arrivé justement ce jour-là, j’ai ressenti cette extraordinaire protection maternelle et cette sollicitude, qui s’est montrée plus forte que le projectile mortel. » (Audience générale, 07.10.1981) Il explique aussi « (…) comment il a été sauvé : ″C’est une main maternelle qui guida la trajectoire de la balle et le Pape agonisant s’est arrêté au seuil de la mort″ (13 mai 1994). » (MF) « (…) si son entourage, à la clinique, hésitait à parler ouvertement de miracle, il l’ose, lui, tranquillement : « Une main a tiré, (…) une autre a guidé la balle. » » (NA) Le 13 mai 1982, une année après l’attentat, Jean-Paul II va à Fatima pour remercier Marie. Il donnera aussi la balle qui a failli le tuer à l’évêque de Leiria-Fatima, pour la faire sertir dans la couronne de la statue de la Sainte Vierge.

Depuis l’attentat, le 13 mai est une date spéciale pour lui.  « Le Saint-Père priait toujours le 13 mai à dix-sept heures. Chaque année, nous célébrions dans sa chapelle une messe d’action de grâce pour la sauvegarde de sa vie lors de l’attentat du 13 mai 1981. Et nous n’invitions personne à cette messe. (…) Il en était de même pour la nuit de Saint Sylvestre. Une messe était célébrée pour les plus proches à minuit, en action de grâce à la Sainte Vierge pour l’année passée et afin de lui confier l’année nouvelle. Nous étions peu nombreux – le Saint-Père, ses secrétaires et les sœurs. » (LM)

Vu qu’il n’y avait pas de statue de la Sainte Vierge à la place Saint Pierre, alors que les apôtres et de nombreux saints y sont représentés, Jean-Paul II fait réaliser une mosaïque, qui sera appelée Maria Mater Ecclesiae (Marie Mère de l’Eglise). Cette icône est placée sur le mur du Palais apostolique qui donne sur la place Saint-Pierre, pour que toutes les personnes qui passent par cette place la voient bien. L’image est bénie lors de la fête de l’Immaculée Conception en 1981.

Jean-Paul II choisit des dates précises pour de tels événements et aussi pour signer ses documents officiels. Nombreux sont les documents du Magistère de l’Eglise qu’il a signés en des dates de fêtes mariales. Un travail énorme de mise à jour du Catéchisme de l’Eglise catholique romaine suite au Concile Vatican II a lieu dans les années ’90. Jean-Paul II en signe l’approbation de la version latine le 15 août 1997, fête de l’Assomption, une manière de le confier à la Madone.

Son attachement à la Sainte Vierge et sa volonté de communiquer combien la dévotion à Marie est importante sont très clairs aussi par l’indiction de l’Année mariale (du 7 juin 1987 au 15 août 1988), une année dédiée à Marie. L’annonce de cette année jubilaire est faite dans l’Encyclique Redemptoris Mater du 25 mars 1987, signée en la fête de l’Annonciation et de l’Incarnation de Jésus, fête mariale.

L’encyclique Redemptoris Mater (la Mère du Rédempteur), d’ailleurs, est aussi dédiée à la Sainte Vierge et traite de son importance dans la Rédemption, ainsi que du rôle de Marie dans l’Eglise et dans nos vies. C’est un des principaux documents écrits par Jean-Paul II sur Marie. Il y explique : « Après les événements de la Résurrection et de l’Ascension, Marie, entrant au Cénacle avec les Apôtres dans l’attente de la Pentecôte, était présente en tant que Mère du Seigneur glorifié. Elle était (…) laissée par son Fils comme mère au sein de l’Eglise naissante : « Voici ta mère » (Jn 19,27). Ainsi commença à se former un lien spécial entre cette Mère et l’Eglise. L’Eglise naissante était en effet le fruit de la Croix et de la Résurrection de son Fils. Marie, qui depuis le début s’était donnée sans réserve à la personne et à l’œuvre de son Fils, ne pouvait pas ne pas reporter sur l’Eglise, dès le commencement, ce don maternel qu’elle avait fait de soi. Après le départ de son Fils, sa maternité demeure dans l’Eglise, comme médiation maternelle : en intercédant pour tous ses fils, la Mère coopère à l’action salvifique de son Fils Rédempteur du monde. » (Encyclique Redemptoris Mater, 25.03.1987) « Marie est présente dans l’Eglise comme Mère du Christ et en même temps comme la Mère que le Christ, dans le mystère de la Rédemption, a donnée à l’homme en la personne de l’Apôtre Jean. C’est pourquoi Marie, (…) Mère de l’Eglise, en est également le modèle. » (Encyclique Redemptoris Mater, 25.03.1987)

Tout au long de son pontificat, Jean-Paul II écrit aussi de très nombreux discours, homélies et documents de toute sorte qui font référence à la Sainte Vierge ou lui sont dédiés. Aussi, quand il écrit ses livres et ses encycliques, entre autres, il écrit en haut à droite de la page « Totus Tuus », une manière de confier son travail à Marie.

Pendant l’année jubilaire mariale, il rebaptise la chapelle qui est juste à côté de son appartement et dont l’usage est réservé au Pape, la nommant Redemptoris Mater. En 1996, quand les cardinaux lui demandent quel cadeau lui ferait plaisir pour son cinquantième anniversaire de sacerdoce, il choisit la rénovation de cette chapelle, en signe d’amour pour Marie. Le cadeau lui est ainsi fait à elle aussi, la chapelle lui étant dédiée, et à Jésus, présent dans le tabernacle de la chapelle.

A la fin de sa vie, alors qu’il ne peut plus parler, juste après sa trachéotomie pour l’aider à respirer, il écrit sur une ardoise qui lui est donnée pour pouvoir s’exprimer : « Totus Tuus ».

Et pour moi, qui est Marie ? Est-ce que j’ai compris que de se rapprocher d’elle rapproche de Jésus ? Est-ce que je sais pourquoi elle demande de prier le chapelet ? Comment la dévotion de Jean-Paul II pour la Madone peut-elle m’inspirer pour améliorer ma relation avec elle ?

Références :
Jean Paul II – Témoin d’espérance, George Weigel, Editions Jean-Claude Lattès, 2005
Jean-Paul II – La biographie, Andrea Riccardi, Parole et Silence, 2014
Pope John Paul II, The biography, Tad Szulc, Scribner, 1995
Le Rosaire – histoire d’une prière, Hubert Lelièvre, Editeur Pierre Tequi, 1996
AD : Auprès de Jean-Paul II – Ses amis et ses collaborateurs racontent, Wlodzimierz Redzioch, Editions du Parvis, 2014
GP : Giovanni Paolo II – Ricordi di un Papa Santo, Piero Marini in dialogo con Luigi Maria Epicoco, Editrice Tau, 2014
DI : Dans l’intimité de Jean-Paul II, Renato Boccardo, Editions des Béatitudes, 2014
MF : Le Message de Fatima, Congrégation pour la Doctrine de la Foi (www.vatican.va)
NA : « N’ayez pas peur ! » André Frossard dialogue avec Jean-Paul II, Editions Robert Laffont, 2005 (original en 1983, en italien)
LM : Le mardi était son jour préféré, Monseigneur Mieczyslaw Mokrzycki et Brygida Grysiak, Editions des Béatitudes, 2010
VJ : Le Vrai Jean-Paul II, Slawomir Oder avec Saverio Gaeta, Editions Presses de la Renaissance, 2011
MD : Mémoires de Sœur Lucie, Secrétariat des Petits Bergers, Fatima, 2010
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques

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