La Semaine Sainte, au cœur de la vie chrétienne, nous montre à quel point Dieu nous aime et veut notre bien, à quel point Il veut être proche de nous et est solidaire de nos souffrances. Voici comment Saint Jean-Paul II en parle.
Le dimanche des Rameaux et de la Passion
« « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur » (Lc 19, 38). C’est avec ces paroles que la population de Jérusalem accueillit Jésus lors de son entrée dans la ville sainte, l’acclamant comme le roi d’Israël. Cependant, quelques jours plus tard, la même foule le repoussera avec des cris hostiles : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » (Lc 23, 21). La liturgie du Dimanche des Rameaux nous fait revivre ces deux moments de la dernière semaine de la vie terrestre de Jésus. Elle nous plonge dans cette foule si inconstante, qui en quelques jours passa de l’enthousiasme joyeux au mépris homicide. (…) » (Homélie, 04.04.2004, site du Vatican)
« “Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” (Mt 21, 9). L’Église revient chaque année à ces paroles de jubilation et d’espérance, qui résonnent sur les routes qui mènent à Jérusalem, alors que Jésus s’approche de la ville de sa destinée messianique. L’Église revient, dans la liturgie du dimanche des Rameaux, à cette joie et à cet espoir, qui accompagnèrent l’arrivée de Jésus à Jérusalem. Lui venait comme un des pèlerins à la fête de Pâques et marchait entouré de la foule de pèlerins. Il n’avançait pas à pied, mais sur un ânon, afin que s’accomplissent les paroles du prophète : “Dites à la fille de Sion : voici ton roi qui vient vers toi plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme” (Mt 21, 5). Ton roi… Il portait en lui l’héritage authentique des rois d’Israël, lié à son origine davidique. Et il portait en lui la mission royale unie au règne de Dieu sur la terre. Cette mission devait se réaliser à travers la croix (…) une mort terriblement enveloppée d’ignominie humaine et plus proche de ce que quiconque ne pouvait penser alors. Toutefois, au moment où le Christ entra à Jérusalem, l’enthousiasme des foules de pèlerins l’entourait. Et l’Église revit cet enthousiasme dans la liturgie du jour, pour souligner sur son fond de manière plus notable les contours du mystère pascal. Aujourd’hui commence la Semaine Sainte, la semaine de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ (…). » (Homélie, 15.04.1984, site du Vatican)
« (…) “Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !” (…) Ceci est l’enthousiasme pour la Personne : Jésus Christ ne cesse d’être l’Idéal, le modèle d’humanité le plus parfait. (…) par amour – totalement “pour les autres”. (…) » (Homélie, 15.04.1984, site du Vatican)
« (…) L’apôtre nous introduit dans le mystère de la rédemption, c’est-à-dire dans le contenu divin de la réponse que Jésus Christ donne à la question de l’homme sur le vrai sens de l’humanité, sur le sens définitif et ultime. L’apôtre écrit : “… Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes.” (Ph 2, 6-7). Durant le Dimanche de la Passion du Seigneur, l’Église professe la foi en Jésus Christ, Fils de Dieu, Fils consubstantiel au Père. Vrai homme et, en même temps, vrai Dieu. Dans le mystère de la rédemption ce Fils – consubstantiel et égal au Père – prend la condition de serviteur. Dieu, dans la figure de serviteur, appartient à l’essence de la rédemption, qui comporte la victoire sur le péché à ses propres racines. La racine du péché est dans le fait que celui qui n’était pas “égal au Père” – d’abord l’ange créé, puis, à son tour, l’homme créé – essaie de se mettre “sur un pied d’égalité avec Dieu”. La rédemption vainc le péché à sa propre racine quand celui qui est “égal à Dieu” (…) “se dépouille” de ses droits, que cette égalité lui donne, et “prend la condition de serviteur”. Il assume cette condition en tant qu’homme, “devenant semblable aux hommes” et, par cette voie, vainc le péché de l’homme. (…) Le Fils de Dieu sert. Il est au service de tout bien de l’homme. Et surtout, il sert son bien ultime, le bien du salut. (…) Son service est déterminant non seulement grâce à sa noble dimension d’humanité. Le service a en soi la dimension divine. Il porte avec lui le signe du Fils de Dieu. Ceci est inscrit profondément dans la réalité de la rédemption du monde. Comme dans le drame de la condamnation du monde, dans le drame de tourner le dos à Dieu, est inscrit le programme “je ne servirai pas” (…). » (Homélie, 15.04.1984, site du Vatican)
« (…) Dans le même Évangile, dans la même bonne nouvelle, s’inscrit chaque homme, quand il prend du Christ le comportement et la disponibilité à servir. Quand il devient – selon ses propres possibilités et ses propres devoirs – aussi “un homme pour les autres”: un homme qui sert. (…) Apprenez du Christ-Rédempteur à vaincre le péché, à vaincre l’égoïsme et la concupiscence qui se scelle en lui : celle des yeux, de la chaire et l’orgueil de la vie, ce qui revient à dire l’attitude cachée en lui : “je ne servirai pas”. Apprenez aussi, de l’expérience du Dimanche des Rameaux, à vous donner vous-mêmes, votre “moi”, votre vie dans sa pleine et totale dimension, surtout à Dieu. (…) nous sommes rachetés par le Christ, nous sommes appelés au salut en Jésus Christ, c’est-à-dire à vivre dans la grâce de Dieu, c’est-à-dire à vaincre le mal dans l’amour et dans la vérité, c’est-à-dire que nous sommes appelés à la vraie liberté des enfants de Dieu ; et nous sommes appelés à la gloire en Jésus Christ. Telle est la vérité divine sur l’homme. Tel est le dessein de Dieu envers chacun de nous : le “projet” de Dieu, présenté à l’homme, jusqu’au bout, en Jésus Christ. Qu’est-ce que le Christ attend donc de nous ? Il attend que dans ce “projet de Dieu”, nous essayions d’entrer avec notre “projet” de vie, avec notre solution existentielle. Le Christ veut nous aider dans ceci avec la puissance de la Vérité et de l’Amour, grâce aux réserves inépuisables de sa rédemption (…). » (Homélie, 15.04.1984, site du Vatican)
La Semaine Sainte et la Miséricorde Divine
« (…) Face à la foule venue pour l’écouter, le Christ proclama : « Et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32). Voilà donc sa réponse : tous ceux qui cherchent le Fils de l’homme le verront lors de la fête de Pâques, comme le véritable Agneau immolé pour le salut du monde. Jésus meurt sur la Croix pour chacun et chacune d’entre nous. La Croix est, par conséquent, le signe le plus grand et le plus éloquent de son amour miséricordieux, l’unique signe de salut pour chaque génération et pour l’humanité tout entière. (…) » (Homélie, 04.04.2004, site du Vatican)
« (…) Il y a vingt ans, au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, j’ai remis aux jeunes la grande Croix de ce Jubilé. En cette occasion, je les ai exhortés à être de fidèles disciples du Christ, Roi crucifié, qui « nous apparaît comme Celui qui libère l’homme de ce qui limite, diminue et pour ainsi dire détruit cette liberté jusqu’aux racines mêmes, dans l’esprit de l’homme, dans son cœur, dans sa conscience » (Redemptor hominis, n. 12). Depuis ce moment, la Croix continue à traverser de nombreux pays, en préparation aux Journées mondiales de la Jeunesse. Au cours de ses pèlerinages, elle a parcouru les continents : comme un flambeau passé de main en main, elle a été transportée de pays en pays ; elle est devenue le signe lumineux de la confiance qui anime les jeunes générations du troisième millénaire. Chers jeunes ! En célébrant le vingtième anniversaire du début de cette extraordinaire aventure spirituelle, laissez-moi vous renouveler la consigne que je vous avais alors laissée : « Je vous confie la Croix du Christ ! Portez-la dans le monde comme signe de l’amour du Seigneur Jésus pour l’humanité, et annoncez à tous que ce n’est que dans le Christ mort et ressuscité que se trouve le salut et la rédemption » (Insegnamenti, VII, 1 [1984], 1105). (…) » (Homélie, 04.04.2004, site du Vatican)
« (…) Le message que nous transmet la Croix n’est certainement pas facile à comprendre à notre époque, où le bien-être matériel et le confort sont proposés et recherchés comme des valeurs prioritaires. Mais vous, (…) n’ayez pas peur de proclamer en toute circonstance l’Évangile de la Croix. N’ayez pas peur d’aller à contre-courant ! « Le Christ Jésus… s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort… et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l’a-t-il exalté » (Ph 2, 6.8-9). L’hymne admirable de la Lettre de saint Paul aux Philippiens vient de nous rappeler que la Croix possède deux aspects indissociables : elle est, à la fois, douloureuse et glorieuse. La souffrance et l’humiliation de la mort de Jésus sont intimement liées à l’exaltation et à la gloire de sa résurrection. (…) Que ne vienne jamais à manquer en vous la conscience de cette vérité réconfortante. La passion et la résurrection du Christ constituent le centre de notre foi et notre soutien dans les épreuves quotidiennes inévitables. Que Marie, Vierge des Douleurs et témoin silencieux de la joie de la résurrection, vous aide à suivre le Christ crucifié et à découvrir dans le mystère de la Croix le sens plénier de la vie. Loué soit Jésus Christ ! » (Homélie, 04.04.2004, site du Vatican)
Dans quelques jours, Saint Jean-Paul II nous parlera du Triduum pascal.
A nous de vivre intensément les premiers jours de cette Semaine Sainte avec ferveur et conscients que la Miséricorde Divine est particulièrement présente à cette période et que les œuvres de miséricorde sont les bienvenues en tout temps, particulièrement en ce moment.
Références :
https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr.html pour citations de discours, homélies, audiences générales, messages, lettres, encycliques (traductions de l’italien quand texte indisponible en français)